Le Dieu souverain.
Ruth 1.
Dieu est
souverain en toutes choses. Le message que les pasteurs et missionnaires
fidèles annoncent dans le monde c’est que "Dieu règne ! "
( Esa. 52,7. Aujourd’hui, beaucoup tournent le dos à la
Lumière (le Dieu souverain) pour s’amouracher de leur propre ombre (la décision
de l’homme). Il est temps de rétablir l’autel de la gloire de Dieu que les faux
prophètes ont renversé (1 Rois 18,30).
L’histoire de Ruth est une belle illustration de la
souveraineté de Dieu dans le salut des pécheurs. Malheureusement, on lit
souvent ce livre de Ruth sans y voir cette vérité. La foi, la persévérance, et
les vertus de Ruth sont, c’est vrai, louables. Elles proviennent de l’oeuvre de
la grâce de Dieu, et non de la décision de Ruth.
Comment ce récit nous montre-t-il la souveraineté et la
toute puissance de Dieu sur toute sa création ?
A - La souveraineté divine se
manifeste dans la famine qui survenait sur Israël (1,1)." Du temps des
juges, il y avait une famine dans le pays." Certains commentateurs la situent à l'époque de Gédéon, lorsque
les Madianites détruisirent les champs des enfants d'Israël (Juges 6,5).
Deux raisons expliquent une telle
situation dans le pays. Tout d'abord, l'infidélité du peuple. Dieu avait déjà
mis Israël en garde contre l'apostasie :
" Je briserai l'orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme
du fer, et votre terre comme de l'airain " (lev. 26,19). Ainsi, cette famine était une manifestation du
juste jugement de Dieu contre le péché. Dieu, le maître souverain, a le droit
de juger ses créatures conformément à sa sainteté et à sa justice. Cette famine avait une autre raison. Dieu allait
l’utiliser pour faire sortir Ruth de Mohab. Comme il avait envoyé Joseph en
Égypte pour sauver un peuple nombreux (Gen. 50,20), ainsi Dieu se servait
de la famine en Israël pour accomplir ses desseins. Ainsi, Elimelec se
déplaçait avec sa famille, Ruth se mariait à un de ses fils, et elle
s’attachait au seul vrai Dieu. Le Psaume 33,9-12 décrit parfaitement la souveraineté
de Dieu : « Car il dit, et la chose arrive ; Il
ordonne, et elle existe... »
Cette famine provenait évidemment de la main de Dieu. La
suite de l’histoire nous révèle que Naomi "apprit au pays de Moab que
l’Éternel avait visité son peuple et lui avait donné du pain" (1,6). Celui
qui envoya ce jugement, en détermina aussi la durée et la fin. De même, Dieu
visite spirituellement son peuple. Ses élus sont comme les ossements desséchés
d’Ezéchiel 37. Dieu a visité son peuple en lui donnant du pain, lorsque le
Seigneur Jésus, le pain de vie, vint sur la terre ( Luc 1,68). Dieu visite son
peuple aujourd’hui, par l’envoi de prédicateurs de l’Évangile partout où les
élus se trouvent pour qu’ils entendent parler du salut en Jésus-Christ.
Dieu prospéra pour un temps Moab, un peuple incrédule et
réprouvé, alors qu’il humiliait son propre peuple. Comment expliquer ce
phénomène ? Habakuk lutta contre ce même problème lorsqu’il apprit que
Dieu châtierait Israël en suscitant les Chaldéens. Dieu répondit :"
Car c’est une prophétie dont le temps est déjà fixé, elle marche vers son
terme, et elle ne mentira pas ; Si elle tarde, attends-la, car elle
s’accomplira certainement" (hab.2,3). Cela veut dire que tout se
déroulerait selon le dessein prédéterminé de Dieu pour sa gloire. David exhorte
à ne pas envier les méchants lorsqu’ils prospèrent dans leurs voies. Cela ne
dure qu’un temps, puis ils ne sont plus. Il dit aux croyants : " Recommande
ton sort à l’Éternel, mets en lui ta confiance, et il agira "(Ps. 37,1-5).
Lorsque nous traversons des moments difficiles,
rappelons-nous l’épreuve de Naomi. Dieu l’ordonna certainement pour lui
apprendre à ne pas s’attacher à ce monde (1,21). Cette épreuve eut aussi pour
effet d’emmener Naomi à toujours se confier en l’Éternel, même dans les pires
situations, sachant que Dieu "fait toute chose belle en son temps"
(Ecc. 3,11). Ainsi, elle put plus tard conseiller Ruth : " Sois
tranquille, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment finira la chose
" (3,18).
B- La souveraineté de Dieu ne s’exerce pas seulement sur
la nature, mais sur toutes les créatures de Dieu. Il ne suffit pas de dire que
Dieu contrôle souverainement la pluie et les moissons. Aucune créature
n’échappe à sa volonté. " Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu’Il veut
"(Ps. 115,3).Sa souveraineté se révèle de quatre manières dans la vie des
personnages de ce récit :
1) Le déplacement d’Elimélec et sa famille à Moab (1,2).
Le nom "Elimélec" signifie "Dieu est roi", et il rappelle
le message du prophète Jérémie : " Ainsi parle l’Éternel...C’est moi
qui ai fait la terre, les hommes et les animaux qui sont sur la terre, par ma
grande puissance et par mon bras étendu, et je donne la terre à qui cela me
plaît "(Jér. 27,5). C’est lui qui détermine la durée des temps et les bornes
de leur demeure (Actes17,26).
2) La mort d’Elimelec et de ces deux fils (1,3-5).
Plusieurs voient le jugement de Dieu en ces décès. Si Elimélec n’avait pas
quitté le pays, ses fils n’auraient jamais épousé des femmes moabites. La loi
de Dieu interdisait l’entrée des Moabites dans l’assemblée de l’Éternel (Deut.
23,3). Nul n’ignore que les hommes meurent parce qu’ils sont pécheurs. Cela ne
signifie pas que ceux qui meurent sont pires que les autres (Luc 13,3-5). Le
point capital, c’est que Dieu fait mourir et fait vivre (Sam. 2,6). Tous
doivent lui rendre compte.
3) La séparation entre Ruth et Orpa manifeste aussi de
la souveraineté de Dieu (1,7-18).Orpa retourna vers sa nation, car Dieu la
laissa à son sens réprouvé, afin qu’il soit manifeste qu’elle n’était pas des
siens. Par contre Ruth s’attacha à Naomi et fit sa belle confession (1,16).
Pourquoi la différence ? Jean-Baptiste disait : " Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du
ciel "(Jean 3,27). Beaucoup ignorent ou contestent
cette vérité, mais elle demeure vraie.
Ceux que Dieu a destinés au salut seront certainement sauvés (Actes 13,48).
Dieu laisse justement les hommes dans leur incrédulité, parce que ce ne sont
pas ses brebis (Jean 10,26).
4)- La rencontre de Ruth avec Boaz (2,1-3). C’est une
belle image de la manière dont le pécheur rencontre le Seigneur Jésus-Christ. Nul
ne peut venir à Christ, si le Père ne l’attire (Jean 6,44). Le Seigneur
Jésus-Christ donne cette assurance : " Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas
dehors celui qui vient à moi "(Jean 6,39). Voilà pourquoi Ruth se
retrouva heureusement sur la parcelle de terre qui appartenait à Boaz (2,3). La
traduction "par hasard" de certaines versions n’est pas correcte.
Ruth était une élue de Dieu, aimée de toute éternité.
Dieu la conduisit donc vers la seule personne qui pouvait accomplir la loi pour
elle et lui assurer une place au sein du peuple d’Israël. Tel est le rôle de
Jésus-Christ pour tous ceux que le Père lui a donnés. Il est leur Garant, leur
Représentant, leur Substitut (Héb. 2,10-18).
Qui peut lire Ruth sans y voir la main souveraine de
Dieu ? L’auteur du salut n’est autre que le Dieu souverain. Il fait toute
chose pour sa gloire. Il ne donnera pas sa gloire à un autre. Venons et adorons
le Dieu qui est assis sur son trône depuis l’éternité et pour l’éternité.
Question d’un lecteur :
Si la foi est un don de Dieu,
comment expliquer les différents versets de la Bible où il est écrit :
" Ta foi t’a sauvée "(Luc 7,50) ; " Le juste vivra par sa foi "(Hab 2,4) ? Est-ce
que vous iriez jusqu’à dire que Dieu donne aux hommes l’obéissance ?
Réponse :
1)- Les Écritures ne se contredisent
pas. Quelles que soient les anomalies apparentes pour nous, nous devons
toujours chercher l’interprétation qui s’accorde avec les enseignements
fondamentaux de la Bible, notamment, que la foi et la repentance sont les dons de
Dieu (Actes 11,18 ; Pil.1,29 ; 2 Tim. 2,25).
2)- Les termes "ta foi" ou "sa foi",
utilisés par la Bible, n’annulent pas le fait que cette foi est d’origine
divine. Un commentateur l’explique de la façon suivante. Nous
disons," nos yeux", "nos oreilles", etc. nous les
utilisons et ils nous appartiennent, mais les avons-nous créés ? Il en est
de même de la foi. Les pécheurs doivent exercer la foi en Christ pour être
sauvés ; telle est leur responsabilité (Actes16,31 ; 17,30). Lorsque
le pécheur croit en Christ, c’est parce que Dieu l’a destiné à cela (Actes
13,48).
3)- Les expressions "ta foi" ou "sa
foi" ne signifient pas l’origine de la foi, mais plutôt sa qualité. Elle
est personnelle, conformément à l’appel divin. Dieu adresse un appel
particulier à ses élus à travers la prédication de l’Évangile. Les élus de Dieu
entendent la voix de Christ au moment voulu par Dieu (Gal. 1,15). Celui-ci
donne des oreilles pour entendre et ils croient. C’est évident que Dieu ne
croit pas à leur place, mais il est la cause de leur foi. Nous irons jusqu’à
dire que Dieu donne aux hommes l’obéissance car la bible le dit : " C’est Dieu qui produit en vous le vouloir
et le faire, selon son bon plaisir "(Phil.2,13).
La relation entre l’origine divine de la foi et son
expression personnelle par l’individu est clairement révélée dans Romains
10,13,14-17.
a) Dans Romains 10,13,14, nous voyons la responsabilité
qu’ont les pécheurs de croire en Christ. " Quiconque invoquera le nom du
Seigneur sera sauvé" .
b) Les mêmes versets soulignent l’origine de la foi de tous
ceux qui croient. C’est parce que Dieu leur a envoyé un prédicateur en vue de
leur salut. " La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de
la parole de Christ "(Rom. 10,17). La foi vient de deux choses selon ce
verset : " de ce qu’on entend", ce qui présuppose que Dieu
communique la Parole d’abord; " de
la parole de Christ", c’est-à-dire que Christ donne le pouvoir de croire (Jean 1,12-13). Nous devons
annoncer aux hommes en tout lieu qu’ils ont à se repentir et croire en Christ.
Lorsqu’ils croient, c’est une évidence que Dieu a donné cette foi.
Les Échos 2e
trim. 94